En Savoie, le Département a confié à l’opérateur Savoie Connectée (société issue d'un partenariat entre Covage et Orange), la construction et l’exploitation d’un réseau de fibre optique afin de couvrir totalement le territoire. Forte de son activité touristique et des Championnats du Monde de Ski 2023, Courchevel a été classée zone prioritaire par Savoie Connectée. Mais alors, on en est où ?
Le déploiement d’un réseau de fibre optique va permettre d’acheminer la fibre directement dans le logement, ou local à usage professionnel, en utilisant les infrastructures souterraines ou aériennes existantes.
Le Noeud de Raccordement Optique (NRO) constitue le premier maillon de la chaîne et fait le lien entre le réseau national et le réseau de distribution de chaque opérateur. Le deuxième maillon, c'est le Point de Mutualisation (PMZ) qui sera materialisé par des armoires qui desserviront un ou plusieurs quartiers. Dans un Point de Mutualisation, chaque opérateur a son espace pour installer son module et se connecter. Savoie Connectée, après étude sur le terrain, a établi une carte des besoins en armoires. En collaboration étroite avec les services techniques de la commune, les emplacements précis sont finalisés en tenant compte :
Ce raccordement final à la fibre sera à la charge de l’usager et ne sera déclenché qu’à la souscription d’un abonnement auprès d’un opérateur.
La fibre optique ouvre de nouveaux usages en ligne en permettant un accès ultra rapide à internet ou encore à la télévision HD :
La fibre reste la meilleure option pour avoir une connexion internet à très haut débit, stable et sûre. La technologie surpasse de loin l’ADSL et parvient même à proposer une vitesse de téléchargement deux fois plus rapide que la 5G. Mais son installation est contraignante. Le raccordement physique par câble n’est pas toujours évident. Certains logements ne sont pas raccordés au réseau, d’autres se trouvent dans des zones blanches.
En France métropolitaine, 83,1 % des logements sont raccordés à la fibre, selon les statistiques publiées sur le site de l’ARCEP (voir ici). Pourtant, 86 % des logements sont éligibles. Plus de 2 % devront donc avoir accès à l’internet très haut débit, alors qu’ils en sont privés. Le fibrage d’un appartement est gratuit en France. Les frais sont pris en charge par les fournisseurs d’accès internet. L’installation de l’équipement nécessaire n’est payante que dans des situations définies comme la nécessité de pose d’une goulotte.
L’inaccessibilité de la fibre peut donc s’expliquer par la non-éligibilité du bâtiment même s’il est situé dans une commune couverte par le réseau. La construction est érigée dans un espace où l’installation de la fibre est techniquement impossible. Un test d’éligibilité sur ce site suffit à le confirmer. Dans ce cas, il faut se rabattre sur le réseau mobile 4G ou 5G. Ils assurent des débits très élevés qui atteignent les 1 Gbit/s et ne nécessitent pas de travaux d’installation.
Il se peut aussi que le propriétaire soit réticent à la pose de la fibre optique dans un bâtiment éligible. Dans ce cas, les locataires ont parfaitement le droit d’en réclamer l’accès. La demande au droit à la fibre doit être envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception au propriétaire. Ce dernier ne peut pas décliner la demande sauf si le refus est justifié par un motif légitime. L’absence de réponse dans un délai de trois mois équivaut à un accord tacite. Le locataire peut alors demander l’installation de la fibre par un FAI après avoir avisé le propriétaire. Dans une copropriété, l’accord du syndicat de copropriétaires lors d’une assemblée générale est nécessaire.
La France compte encore 2200 communes classifiées comme des zones blanches. Aucun FAI n’opère dans ces municipalités qui se retrouvent privées de la fibre optique. Dans ce cas, il faut recourir à d’autres technologies pour avoir accès à l’internet très haut débit. Le réseau mobile 4G, qui couvre 97 % du territoire, est l’option la plus accessible. Un réseau internet domestique peut aussi être établi dans une zone blanche par satellite ou par ondes radio (Wimax). Ces technologies garantissent une connexion très haut débit fiable.
Dans ces zones blanches, les foyers qui ont recours à ces solutions alternatives à la fibre ont droit à une aide financière. L’État couvre les coûts d’achat d’équipements et les frais de mise en service d’internet très haut débit auprès des ménages éligibles. Ce soutien financier s’élève entre 150 et 600 euros. Il est directement versé par les communes par l’intermédiaire des FAI puis remboursé par l’État.